Le rouget de roche : fendillé, agrafé, lissé…jamais maltraité ! Une livrée rougeâtre, des barbillons pour détecter sa nourriture : le rouget, qui vit donc le long des côtes rocheuses, était déjà apprécié des Romains qui le cuisaient lentement dans des vases de cristal afin d’admirer ses couleurs se flétrir ! Pline lui-même l’évoque : « On le voit en extirpant passer par toute une variété de couleurs et se mettre, par la dégradation des teintes de ses écailles rouges, à pâlir, surtout si on l’observe dans une prison de verre ». Mais c’est avec une vraie délicatesse que Glenn Viel, le chef triplement étoilé Michelin de L’Oustau de Baumanière, propriété de Jean-André Charial, lui rend tout son panache.
C’est un poisson qui a toujours été ici, à l’Oustau de Baumanière, et un poisson qui représente bien la Méditerranée, la Provence. Cela pourrait être aussi le chapon, le denti, mais nous avons choisi le rouget.
Je ne sers rien de chaud, je sers « confortable » à 47, 48°.
On propose le rouget tout au long de l’année mais avec des variantes. Et comme je change mon menu pratiquement tous les jours, il peut y avoir une tourte provençale, qui représente là encore bien notre région, ne serait-ce que parce que son nom colle tout à fait au plat. Un pain aux herbes avec pas mal de romarin, de thym, travaillé avec une farine ancienne et un levain liquide. Nous avons deux boulangeries au restaurant, ce qui nous permet de faire des accords mets-pains.
Texte de Pascale Missoud
L’OUSTAU DE BAUMANIÈRE
13520 Les-Baux-de-Provence
Tél. : 04 90 54 33 07 // www.baumaniere.com