Cuisine haïtienne : le riz djon djon de Nica

Cette recette haïtienne de riz cuisiné aux haricots et à l’eau de champignons est une pure merveille. Le riz djon djon, avec sa belle couleur sombre et son goût profond, est un accompagnement parfait pour la viande, voire un plat complet.

Des riz cuisinés fabuleux, j’en ai mangé pas mal d’un bout à l’autre de l’Asie. Mais à Haïti, ma copine Nica m’a préparé un plat qui restera dans les annales : le riz djon djon. C’est un riz long grain aux haricots, coloré et parfumé par l’eau de trempage d’un ingrédient au nom énigmatique, le fameux djon djon. En créole haïtien, djon djon veut simplement dire « champignon ». Le nom créole complet du plat, c’est d’ailleurs diri ak djon djon. Et le nom latin de ce champignon, c’est Psathyrella coprinoceps. Il est natif des Caraïbes et n’est largement consommé qu’à Haïti, sous sa forme séchée. Horriblement cher, car c’est un champignon sauvage récolté à la main uniquement dans le nord du pays, il n’est pas exactement mangé : on utilise simplement son eau de trempage pour donner du goût et de la couleur au riz.

Faute de djon djon, utilisez un autre champignon
Le riz djon djon est un plat de fête, réservé aux grandes occasions, à cause du coût du champignon. Comme vous n’en trouverez pas en France, je vous invite à reproduire la recette de Nica en remplaçant le djon djon par un autre champignon séché – des morilles, des cèpes, ou une autre espèce qui donnera une belle couleur noire à l’eau. Et contrairement au djon djon, vous n’aurez pas à bazarder les champignons après avoir utilisé chaque goutte de leur précieux jus ; vous pourrez vous en servir pour une autre recette.

Cuisine haïtienne : le riz djon djon de Nica

La recette de Nica

Pour 6-8 personnes, il vous faut :

. 2 tasses de riz long grain
. 4 tasses d’eau
. 2 poignées de djon djon séché (ou un autre champignon séché)
. 200 g de haricots de Lima frais, écossés (ou cocos roses par exemple)
. 2 gousses d’ail émincées
. 1/2 oignon jaune en dés
. 50 g de poivron vert en dés
. 15 cl de lait de coco
. Quelques brins de persil
. 1 piment Scotch bonnet
. 1 bouillon cube
. 3 c. à s. de beurre
. Huile végétale
. Sel

 

Pour cette recette, Nica a utilisé du riz haïtien, « le meilleur » selon elle. Sauf que le riz haïtien est plein de saletés et de petits cailloux qu’il faut retirer à la main, et c’est moyennement drôle. Prenez donc du riz tout propre, vous gagnerez du temps. En plus, Haïti n’exporte pas son riz, donc ce sera comme ça et pas autrement. En revanche, il faudra le rincer pour le débarrasser de son amidon.

1/ Dans plusieurs bains d’eau froide successifs, remuez les grains à la main jusqu’à ce que l’eau devienne trouble. Jetez l’eau et recommencez jusqu’à ce qu’elle soit claire. Réservez le riz.

2/ Réhydratez vos champignons dans les quatre tasses d’eau. Laissez-les un moment (le temps de laver le riz et d’éplucher et couper le reste des ingrédients par exemple), puis donnez-leur un coup de pilon pour qu’ils rendent bien leur couleur. Placez vos champignons dans un chinois et récoltez le jus qui s’en échappe. Pressez-les à la main le plus fort possible pour récupérer jusqu’à la dernière goutte. Réservez cette eau.

3/ Dans une grande marmite, faites chauffer un peu d’huile végétale. Faites revenir l’ail, puis ajoutez le poivron, l’oignon et les haricots. Faites-les revenir quelques instants en remuant. Ajoutez l’eau des champignons, le bouillon cube, le piment (en faisant attention à ne pas le percer, sinon ça arrache), le persil ciselé et le beurre. Salez et portez à ébullition.

4/ Pendant ce temps, récupérez votre boule de champignons pressés et faites-les tremper une deuxième fois, cette fois dans le lait de coco. Pressez à nouveau pour obtenir du lait de coco parfumé aux champignons. Quand le contenu de la marmite arrive à ébullition, ajoutez le riz et le lait de coco, mélangez et fermez le couvercle (l’eau doit couvrir le reste des ingrédients – s’il en manque parce que vous avez pressé les champignons comme un bébé chétif, ajoutez-en un peu). Laissez cuire à feu vif 15-20 minutes, puis baissez le feu au minimum et laissez cuire à feu doux encore 10-15 minutes. Éteignez le feu, ne soulevez pas le couvercle encore une dizaine de minutes et laissez la vapeur finir la cuisson.

5/ Ouvrez, retirez le piment, mélangez, c’est prêt.

 

Written By
Plus d'articles de Camille Oger

Yay mont, la crêpe birmane des gangsters

L’un des snacks les plus chouettes de Birmanie – même si le...
Read More