Depuis un peu plus de dix ans, le vigneron Guilhem Barré trace son sillon sur l’appellation Cabardès avec bon sens et conviction. Et ça se retrouve dans ses vins d’un beau tempérament.
« Je ne suis pas un grand orateur mais, c’est vrai, j’aime bien parler », dit Guilhem Barré. Fils d’une Gersoise et d’un Héraultais, son accent ne trompe pas. Le bonhomme est du sud ! Depuis 2008, il a choisi le sien, celui de l’appellation Cabardès, au chevet méridional de la Montagne noire et à dix petites minutes à peine de Carcassonne. Après quelques années de fac en dilettante, il a changé de vie à l’heure de ses 26 ans pour faire connaissance avec la vigne via notamment un apprentissage au Château Montus, dans le Madiran.
Ensuite ? Quatre ans de boulot dans une cave coopérative, entre autres emplois en lien avec le milieu viticole. Et cette envie de devenir vigneron qui monte, qui monte, qui monte… Seulement, quand on n’hérite pas d’une propriété, quand on n’est point assis sur une fortune personnelle, lorsqu’on n’est pas financé par un quelconque mécène, acheter des vignes pour fonder un domaine tient du parcours du combattant. Il a fini par en voir le bout en 2008, avec l’acquisition de 4,5 hectares de vignes qu’il a immédiatement convertis au bio. D’abord hébergé dans un coin de cave d’un collègue pour vinifier, Guilhem s’est petit à petit bâti un chai, opérationnel en 2011.
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La philosophie de Guilhem Barré ?
D’abord, je mets beaucoup d’amour dans ce que je fais, de bonnes vibrations, et je suis persuadé que la vigne y est sensible, que ça participe au profil des vins.
Dans les parcelles, juste le couple cuivre-soufre pour les traitements. À la cave, peu d’interventions, ni levurage, ni filtration, etc. Partout, du bon sens, de l’observation, de l’écoute. Et avec tout ça, il invente cinq cuvées de rouges – La Perrière, Sous le bois, La Dentelle, La Fantaisie singulière, la Natural mystic, L’Amphore – et une de blanc – Depuis le temps -, née de raisins bios achetés à un voisin depuis 2017 et le terrible coup de gel qui lui a coûté 80 % de sa récolte.
Que les rouges soient « glouglou » ou puissants, Guilhem cherche toujours la fraîcheur, la tension… De ce point de vue-là, la date de vendange est extrêmement importante pour que les raisins soient ramassés à la maturité souhaitée. Des projets dans la tête du vigneron ? Doucement, pour des contraintes financières notamment, développer le travail en amphores, comme sur la cuvée éponyme : « je mets des vins très puissants en amphore. Après quelques mois, ça leur apporte une patine et une tension que la barrique, à l’influence plus pommadée, ne donne pas ». Affaire à suivre donc, comme tous les vins de ce domaine qui fait (très) bon de millésimes en millésimes.
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