DOMAINE TROTELIGOTTE
Emanuel et Emilie Rybinski
La petite histoire : Votre serviteur est un amateur impénitent des vins du domaine qu’il consomme avec grande constance, application et, bien entendu, une modération irréprochable sous tous rapports. En dépit de cette addiction, il ne connaissait pas Emmanuel ni son épouse avant de les croiser sur le salon, « Sous les pavés, la vigne », organisé par le très diligent Antonin Iommi-Amunategui. Contact est donc pris et la visite a lieu à peine un mois plus tard, par une magnifique journée de la fin mai de cet an de grâce 2017.
Globetrotter
Comme on l’aura remarqué, la consonance du patronyme « Rybinski » n’évoque pas spontanément ni le Sud-Ouest en général, ni le Quercy en particulier… C’est bien normal, puisque le grand papa d’Emmanuel est arrivé de Pologne. Son fils, ingénieur agronome s’installe ensuite dans le Lot et, plus tard, c’est Emmanuel qui prend la suite. Fac de bio à Toulouse, BTS viti-œnologie ensuite à Montpellier, puis stages aux États-Unis et en Australie, le jeune Rybinski est bien armé pour donner à l’exploitation une direction 100 % viticole. Conversion en bio, travail en biodynamie s’inscrivent assez vite dans la vie du domaine, autant que les vinifications sans souffre (K pot), les élevages en jarres…
Terroir exceptionnel
Le domaine, touché par le gel de 2017, bénéficie d’une belle unité foncière : une splendide parcelle de 12 ha, d’un tenant, entièrement protégée et isolé des bois et forêts environnants : le travail en biodynamie profite donc à plein de cette situation exceptionnelle !
Sur ces magnifiques hauteurs, le terroir est essentiellement Argilo Calcaire Sidérolithique. C’est un sol rouge composé d’argile et de calcaire mais aussi, chose rare dans le vignoble Cadurcien, d’oxyde de fer. Cette exception géologique confère aux vins du domaine une finesse et des définitions qui raviront les amateurs de vins élégants et charnus, racés et généreux.
La dégustation
La dégustation se fera à table, lors du déjeuner pris sur la terrasse, en famille (et aussi avec Maya et Nicolas du domaine La Calmette) entre une succulente salade de fèves et des côtelettes à la plancha. Merci encore aux Rybinski et leur hospitalité généreuse et sans chichi, leur simplicité et gentillesse naturelle… C’est ainsi, ils sont comme leurs vins !
K pot 2016. 100% Malbec, sans soufre ajouté. Sélection micro parcellaire. Levures indigènes, courte macération. Superbe jus gourmand, magnifique intensité colorée et vineuse, comme un coulis de fruits noirs, mais pas de chaleur intempestive, élégance et force mariées en un tout cohérent. Le Malbec retrouvé, dans toute sa magnificence.
K or 2016. 100% Malbec, sélection micro parcellaire. Macération pré-fermentaire à froid, levures indigènes, extraction par pigeage manuel, longue macération, élevage en cuve béton. Magnifique vinosité, à nouveau, cuvée plus délicate encore, autre expression du Malbec, à peine plus tendue et toujours sur la définition et l’élégance qui, décidément, sont la marque de fabrique du domaine. Nous avons aussi dégusté un superbe rosé et deux blancs que nous vous invitons à découvrir toutes affaires cessantes.
Le questionnaire de moût…
Le jour où vous avez décidé de faire ce métier ?
– Il n’y a pas eu un jour précis, mais plutôt une passion qui s’est construite au fur et à mesure de l’apprentissage….
Votre premier souvenir professionnel ?
– Le temps passé à épamprer, les cycle des saisons dans les vignes…
Votre première joie professionnelle ?
– Elle revient assez souvent ! Faire déguster mes cuvées et faire découvrir le travail de toute une année.
Votre première déception ?
– Difficile de répondre à ça… Disons que je ne passe pas assez de temps en famille.
Qu’est-ce que c’est votre métier ?
– Créer.
Qui vous a le plus appris ?
– Mon père.
Votre plus belle réussite ?
– L’amélioration continuelle et constante.
Votre plus belle foirade ?
– Mes chênes truffiers…
Ce qui vous plait le plus ?
– La poly-activité, toucher à tout…
Ce qui vous sort par les yeux ?
– Redire 100 000 fois la même chose à la fin des salons ! Pour autant c’est indispensable d’aller au-devant des amateurs, des consommateurs, mais c’est très chronophage.
Les vraies difficultés du métier ?
– Faire du bon travail avec les aléas climatiques, la gestion de l’entreprise…
Et si c’était à refaire ?
– Tout de suite !