N’allez surtout pas croire que les vignerons de Jurançon et des quartiers alentours soient riches comme Crésus grâce à un quelconque filon aurifère. Dans le Béarn profond, ce n’est pas encore le Far West ! Ici, plus que jamais, c’est le vin qui cause. Sur le domaine Camin Larredya de Jean-Marc Grussaute, avec la montagne, la vigne semble en symbiose quasi parfaite. Et l’homme aussi.
Certes, en 1851, on a trouvé du gaz à quelques champs de maïs plus bas, à Lacq. Ailleurs, du pétrole et même du gaz de schiste plus récemment. Mais toutes ces trouvailles ne semblent guère profiter aux gens du coin. Et puis, entre nous, ils s’en fichent. C’est simple, leur or à eux est celui de la couleur que dévoile la robe du vin de Jurançon. D’abord un jaune pâle dans la bouteille en début de vie, qui s’intensifie au fil des ans pour un ton paillé-orangé, parfois cuivré, aux reflets encore plus lumineux. Dans un premier temps la couleur d’un matin éclatant, puis celle d’un coucher de soleil automnal. En dehors de son goût, que d’aucuns qualifient d’exotique, pour le néophyte c’est la robe qui fait le véritable charme de ce vin. Mais aussi ses paysages, les montagnes pyrénéennes.
En plus du panorama exceptionnel, cette chaîne aux sommets enneigés procure une sensation de paix dans un décorum sans cesse changeant où ondulent, entre deux bosquets, d’impeccables rangées de vignes. La montagne apporte à la plante son microclimat et son effet de foehn, sans lequel le vin ne serait pas ce qu’il est…