Plus de six mois après l’intervention des pouvoirs publics, la filière du porc breton reste sinistrée.
Le kilo à 1.40 euro, tel était le prix à payer pour sinon sauver, au moins sortir la tête de l’eau les éleveurs de porcs en Bretagne. Sept mois plus tard, rien n’a changé et, pire encore, on ne voit pas bien ce qui pourrait changer, les pouvoirs public se heurtant à des forces très puissantes et déterminées. Deux acteurs principaux (Cooperl et Bigard) représentent déjà 30 % des volumes achetés et pèsent ainsi très lourd dans la balance. Pourquoi iraient-ils payer plus cher un produit qu’ils touchent entre 25 et 35 centimes de moins en Espagne, en Allemagne ou en Hollande ? De ce côté, c’est donc l’impasse.
Exporter plus, baisser les prix, aider les éleveurs ?
Exporter plus alors ? Non, car le marché s’est tendu depuis que la Russie à placé sous embargo les productions agro-alimentaires européennes, suite à la crise en Ukraine. Un débouché de choix pour le porc breton s’étant ainsi subitement fermé. Baisser les prix alors ? Mais comment ? Les éleveurs français sont soumis à des règles sanitaires et environnementales strictes, dont ils supportent en grande partie les coûts… Cette forme de distorsion et d’inégalité face à la concurrence est évidement insupportable aux yeux de la profession. Aider les éleveurs alors ? Mais ce serait, comble du comble, une distorsion de la concurrence, aux yeux de Bruxelles…
Se réunir avec le Ministre… Mais pour parler de quoi ?
La crise, cette fois ci n’est donc plus conjoncturelle mais bel et bien structurelle et installée. Pas étonnant donc que des démonstrations de force se fassent jour, çà et là mais sans que rien, sur le fond, ne puisse vraiment avancer. Les « bonnets roses » porteurs de la contestation doivent se réunir avec le ministre Stephane Le Foll. Une fois encore ?