Avec 11.7 Milliards d’euros, les vins et spiritueux représentent à eux seuls plus que les parfums et la cosmétique dans notre balance commerciale française. Ce succès à la française s’explique-t-il uniquement par notre savoir-faire viticole ?
Après une passe difficile due aux changements de conjoncture en République Populaire de Chine et à la chasse aux « corrompus » (épisode qui, d’ailleurs, jette une lumière assez sombre sur la destinée de nos meilleurs flacons, mais passons !), le secteur des vins et spiritueux retrouve un large sourire et a réalisé en 2015 une année record avec une croissance de presque 9 % en valeur.
Un euro faible : bon pour le commerce !
Merci donc au marché chinois qui s’est stabilisé et merci aussi à l’oncle Sam, importateur fidèle et toujours aussi amateur de bulles, de vins tranquilles et de spiritueux made in France. En toute honnêteté, et sans vouloir froisser la toute puissante Fédération des Exportateurs de Vins et Spiritueux de France (FVES), il faut aussi expliquer que cette performance, générant un bénéfice commercial net de 10 milliards d’euros (!) a été grandement facilitée par un euro déprécié face au yen, au dollar et à la livre sterling.
Risques faibles, profits élevés.
Cela dit, la qualité de nos champagnes et de nos vins de Bordeaux, notamment, est une fois de plus reconnue. A l’étranger, en tous cas… Mais si l’on rapproche ce succès national des zones les plus exposées aux intrants et autres « médicaments » de la nature, on comprend peut être un peu mieux pourquoi ces régions semblent avoir sinon des réticences au moins une certaine peine, surtout en Champagne, à repenser leur modèle… L’agrochimie ne cesse d’expliquer (voir ici ) que ses produits sont encadrés par une législation draconienne, alors que les riverains des zones d’épandage cherchent à se protéger par tous les moyens et faire valoir leurs droits (voir ici), sans profiter toujours de la manne générée par l’exportation des produits ! L’argument est toujours le même : un risque faible pour des profits élevés. Pourquoi se l’interdire alors ? Et pour le coup, où est donc passé le principe de précaution ? Mystère.