Depuis la plus haute antiquité, les lecteurs du Canard enchainé espèrent puis savourent les Dossiers que le précieux volatile concocte à ses heures perdues.
Il y a quelques semaines, l’Oiseau s’est attaqué à un des piliers du savoir-faire français : la cuisine. Et tous, nous tremblions de le voir barboter sans bouée dans des eaux si troubles et remuantes… Craintes futiles et sottes inquiétudes : le plumage du Palmipède sagace est resté au sec. Et plus encore, pour la somme risible de six euros, il offre aux curieux un de ses plus divertissant cancanements ! Rien n’a échappé à sa sapience, ou presque et moins encore à sa verve : les faux restaurants japonais, la folie furieuse des Hamburgers, les entourloupes du réveillon, les soi-disant produits du terroir, la course aux étoiles, la guéguerre des chefs, les sandwiches light pas light, et d’autres pompes à fric du même tonneau. Avec sa bonhomie habituelle et ses airs candides, le Canard a réalisé, une fois encore, une somme d’enquêtes édifiantes, certaines une peu survolées, d’autres, taillées au scalpel, mettant à nu quelques miettes que les professionnels de la profession escamotent sous la nappe par reflexe, habitude, honte ou malice… Un bonheur pour le gourmet-pensant qui rangera ce Dossier à côté des ouvrages d’Escoffier, de Brillât Savarin et Paul Bocuse. En cadeau, il découvrira aussi quelques perles historiques comme « Topinambour le mou », « Kolkhoze toujours », « Paniers de la dernière pluie » et, bouquet final : « Les chinois prennent le maki » !
