C’est certain, ils prennent moins la lumière que leurs confrères chefs, ne revendiquent pas des millions de followers sur Instagram et personne n’a encore pensé à leur consacrer une émission à la croisée entre concours et télé-réalité… Et pourtant, charcutier-traiteur, c’est un métier, un vrai. Pas moins noble que chef-cuisinier et tout aussi exigeant quant à la technicité, la maîtrise et la rigueur que la discipline impose. D’ailleurs, chaque année, les meilleurs d’entre eux se réunissent à la faveur d’un Grand prix de France de la Charcuterie Artisanale. Une belle occasion de sortir de la confidentialité et de mettre en valeur l’inestimable savoir-faire de ces artisans du goût. L’édition 2022, dont la finale avait lieu le 23 octobre a d’ores et déjà sacré son champion : il se nomme Corentin Merville !
C’est au marché Bières et Saveurs de Nancy que s’est déroulée la finale sous haute-tension du Grand prix de France de la Charcuterie Artisanale, avec une ultime épreuve consistant à imaginer des bouchées nomades façon Street Food s’adaptant aux modes de consommation d’aujourd’hui. Oui, vous avez bien lu : « street-food » ! Loin des poncifs du charcutier-traiteur expert du traditionnel pâté en croûte, la profession a su se réinventer et adapter ses codes aux nouvelles tendances de consommation. Le concours, une fois encore, permet de jeter une lumière nouvelle sur le savoir-faire, certes traditionnel de ces artisans qui ont su s’appuyer sur un répertoire culinaire classique pour se réinventer et redoubler de créativité pour livrer des propositions ultra-contemporaines. On notera notamment une volonté de mettre à l’honneur le végétal, signe d’une prise de conscience de la profession quant aux enjeux environnementaux et la nécessité de revoir notre façon de consommer la viande.
Sur le sujet, on ne pourra d’ailleurs qu’apprécier la lucidité du lauréat 2022 de ce concours, Corentin Merville : « Cela se voit dans les entreprises, la charcuterie est de plus en plus moderne, on met en avant du végétal, des produits bien sourcés, nos recettes évoluent.
La viande a une place qu’on ne peut pas négliger chez les charcutiers-traiteurs, mais les recettes se modifient au profit de plus de végétal, moins de viande en proportion, moins de graisse et de sel. »
Exemple à suivre, tout comme la prochaine édition (2023) de Grand Prix sur lequel nous ne manquerons pas de garder un oeil attentif !
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